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Tract du 28 octobre 2010

Déclaration de soutien de la FSM aux travailleurs de France

jeudi 28 octobre 2010

Déclaration de la FSM (Fédération Syndicale Mondiale) sur les luttes des travailleurs de France :

FÉDÉRATION SYNDICALE MONDIALE Athènes, le 23 Octobre 2010

Solidarité avec la lutte de travailleurs français.

Coordination de tous les travailleurs en Europe.

Le capitalisme est pourri ! Il s’approche de l’agonie !

La Fédération Syndicale Mondiale, fondée à Paris en Octobre 1945, a mené un parcours historique de 65 ans caractérisé par des luttes de classe significatives. Elle a toujours été aux côtés du mouvement ouvrier et des droits des classe ouvrières de tous les pays du monde contre l’exploitation et l’impérialisme. Aujourd’hui, représentant plus de 80 millions de travailleurs de plus de 120 pays, elle salue la lutte grandiose des travailleurs, des jeunes travailleurs, des lycéens en France, qui se renforce jour après jour, et elle exprime sa solidarité internationaliste et profonde avec cette lutte. La FSM soutient les revendications des manifestants dans les rues de la France.

Le mouvement ouvrier en France, les travailleurs, les jeunes, les licenciés récents, les milliers de chômeurs qui manifestent en masse dans les rues à l’encontre du projet de loi anti-retraites du gouvernement, ont à leur côté des centaines de millions de travailleurs dans tout le monde qui avec l’internationalisme prolétarien, se tiennent solidaires et espèrent le renforcement de la lutte et l’approfondissement de son caractère de classe.

La classe ouvrière de la France a une histoire de luttes puissantes et glorieuses et ces luttes doivent être les guides pour l’avenir. Le passé récent a démontré que les luttes de classes, massives et coordonnées peuvent avoir des résultats notables, elles peuvent ajourner les mesures anti-populaires, elles peuvent bloquer la politique antipopulaire :
- Α) en 1995 Jacques Chirac a été forcé de retirer une série de réformes qui faisaient partie du traité de Maastricht (blocage des salaires, augmentation de la limite d’âge de retraite, réformes du système de sécurité sociale)
- Β) en 2006 Dominique de Villepin a été obligé de retirer le projet de loi de « première embauche » qui prévoyait la flexibilité de l’emploi pour les jeunes travailleurs.
- C) Au référendum sur la constitution européen le petit peuple, la base du mouvement syndical ont dépassé les obstacles que les directions syndicales ont érigés.

Les travailleurs du monde entier regardent attentivement ces grèves et ces manifestations d’aujourd’hui en France qui sont massives et grandioses. Les travailleurs ne doivent en aucune manière se laisser impressionner par les actions des mass média et du gouvernement qui veulent terrifier et effarer les luttes. L’image d’un pays où le peuple ne courbe pas l’échine, ennuie seulement ceux qui veulent que les travailleurs soient opprimés. Cette image pour les peuples est un message d’optimisme et d’espoir qui signale que cette politique peut être renversée et va être renversée.

Cette lutte apporte des leçons pour la classe ouvrière mondiale puisque la politique appliquée par le gouvernement de Sarkozy est appliquée ailleurs en Europe et dans le Monde aussi bien par des sociodémocrates que d’autres partis de droite :

- 1.Les partis néo-libéraux et sociodémocrates, avec le capital international produisent au travers des mécanismes de l’impérialisme, comme l’U.E. et les Etat-unis, les mesures et les politiques des gouvernements qui ont tous la même stratégie. Ces mesures servent exclusivement la rentabilité des multinationales et des capitalistes et se tournent contre les intérêts des travailleurs et notamment des jeunes et des femmes. Toutes les fois que les travailleurs sont confinés au dilemme “néolibéralisme ou socialdémocratie”, ils ne se sont pas trouvés dans une situation caractérisée par un « moindre mal » mais ils se sont trouvés avec une défense débilisée qui est suivie ensuite de la plus grande agression antipopulaire.

- 2.Les réformes - les politiques anti-populaires approuvées et appliquées en commun par les gouvernements en Europe, en France, en Grande Bretagne, en Grèce, en Roumanie, en Allemagne, en Italie etc... ont toujours comme objectif central la réduction du prix de travail. C’est une obligation posée par la compétition internationale entre les centres de l’impérialisme : ils réduisent les salaires, ils augmentent l’âge de la retraite, ils diminuent les pensions, ils réduisent des droits de la santé et pharmaceutiques, ils privatisent le système de l’éducation et la santé, ils essaient de supprimer la sécurité sociale. Le patronat se dispense de la plupart de ses précédents engagements et les travailleurs travaillent plus dur, ils gagnent moins, ils paient plus pour la reproduction de leur force de travail, pour leur survie, pour l’éducation de leurs enfants.

- 3.Pour l’application de ces politiques, les gouvernements cherchent des alliés. Les alliés le plus utiles sont ceux qui peuvent approcher et persuader les travailleurs, la force motrice de la société. Ainsi, les meilleurs assistants des gouvernements sont les directions de la fraction du mouvement syndical qui servent les intérêts des gouvernements et des patrons et qui sont un danger pour les travailleurs. Bien des fois ils s’adressent aux travailleurs en utilisant un discours militant et sympathique et même s’ils conduisent la lutte de travailleurs ils n’empêchent pas de fait l’objectif final de la politique anti-populaire. Ils exigent des compromis, des réformes : de telles directions syndicales cosignent plusieurs fois via le « dialogue » les mesures antipopulaires, ils collaborent avec le FMI et la Banque Mondiale.

Ces syndicats patronaux, bureaucratiques et compromis ont aussi établi leur organisme international, la Confédération Internationale des Syndicats. La CSI parle au nom des travailleurs mais elle est contre les travailleurs et leurs intérêts véritables. Elle discute et s’harmonise avec le FMI et la Banque Mondiale, elle corrompt les consciences et elle retient le mouvement ouvrier dans des illusions, mène les luttes dans l’impasse, à la collaboration de classe. Elle mène la lutte mais pour la survie du système capitaliste. Un système pourri et agonisant.

- 4.Le mouvement ouvrier n’a jamais rien gagné sans la lutte. Les droits ne sont pas offerts. Les travailleurs les ont payés par leur sang et ils les ont acquis par les grèves dures contre le patronat et ses gouvernements. Cependant, les conquêtes du mouvement ouvrier sont toujours sous la menace d’une reprise par le patronat. Les capitalistes voudront sans cesse supprimer des droits. Ainsi le mouvement ouvrier doit former des demandes correspondantes. La meilleure défense est l’attaque.

- 5.Les revendications de chaque lutte indiquent la dynamique de la lutte, son orientation de classe, sa perspective. Les travailleurs dans les conditions actuelles des progrès technologiques et de l’accumulation fabuleuse des richesses, ne peuvent qu’exiger la couverture absolue de leurs besoins modernes. Rien de moins. Ils doivent exiger : le travail stable, les salaires conformes aux besoins modernes, la gratuité et la qualité de la santé, y compris de la prévention, de l’éducation, de la sécurité sociale, du sport et des loisirs qui seront gratuits et publics. Le mouvement ouvrier en conscience et en vérité doit être constamment contre les projets de l’impérialisme, contre les organismes et les mécanismes de l’impérialisme, du capitalisme.

- 6.Les travailleurs ont des intérêts communs sans distinction de nationalité, de couleur, de race, de genre. Ils sont des frères, ils doivent lutter ensemble, être camarades et solidaires.

L’agression récente du gouvernement Sarkozy contre les roms témoigne qu’une attaque contre une partie des pauvres et des couches populaires signale toujours une attaque globale plus dure contre toute les couches populaires et la classe ouvrière. Ce sont les immigrants qui constituent la partie la plus vulnérable et la la plus exploitée de la classe ouvrière dans tous les pays. Mais ils restent toujours une partie de la classe ouvrière. Les travailleurs malgré tous les facteurs de division entretenus par la bourgeoisie ont un intérêt unique : l’unité de leur classe et la lutte commune contre l’origine commune des problèmes, contre l’exploitation et l’impérialisme, le capitalisme.

Nous apportons nos salutations militantes à vos luttes et nous vous confirmons que le mouvement syndical mondial qui appartient à la FSM va analyser, discuter au 16eme Congres Mondial Syndical qui se tiendra du 6 au 10 Avril 2011 à Athènes des enseignements à tirer des luttes militantes de partout dans le monde.

Vive l’internationalisme prolétarien !

Vive la classe ouvrière de la France !

Le Secrétariat de la FSM

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