FSM France : Antenne Française de la Fédération Syndicale Mondiale
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Tract du 17 juin 2008

mardi 17 juin 2008

Aujourd’hui, la crise du système capitaliste s’amplifie et prend la forme d’une crise de production des biens alimentaires, d’un krach financier et immobilier qui dure depuis un an malgré l’intervention massive des banques centrales de chaque pays.

L’augmentation des prix diminue le pouvoir d’achat, il faut encore plus se serrer la ceinture et rogner sur l’essentiel : l’alimentation, la santé ou l’éducation de ses enfants. Au même temps la classe de patrons, pour se garantir le maximum de profits, s’attaque aux droits et aux acquis des salariés pour mieux les fragiliser et les affaiblir.

Pourtant, à la Libération, dans des conditions plus difficiles, le choix a été fait de relever le pays tout en accordant aux travailleurs des droits que Sarkozy et le patronat veulent reprendre aujourd’hui (retraites, sécurité sociale, statuts des fonctionnaires...). Il est vrai que politiquement le Capital était très affaibli après sa collaboration avec l’envahisseur nazi. Et que la CGT et le PCF de l’époque ont su utiliser cette faiblesse pour permettre à la classe ouvrière de conquérir de nouveaux droits, dans la voie pour la construction du socialisme. C’est dans ses conditions qu’a été créée la FSM (Fédération Syndicale Mondiale) sur une base de syndicalisme de lutte de classes, de combat contre l’exploitation de l’homme par l’homme.

La FSM existe toujours. Malgré la défection de la CGT, elle s’est même redressée et renforcée. Elle a accepté notre demande d’adhésion pour nous intégrer à son combat.

Nous le voyons aujourd’hui-même : la FSM n’est pas la CSI (Confédération Syndicale Internationale) à laquelle adhèrent la CFDT, FO, CFTC et maintenant la CGT et la FSU. La CSI prône la négociation avant tout, la collaboration avec le capital pour permettre de ne pas sacrifier ses profits. Elle affabule en qualifiant d’avancées de graves reculs sociaux. Et le patronat les remercie en les traitant de partenaires sociaux ou les flattent en vantant leur esprit de responsabilité comme Sarkozy l’a fait à propos de la direction de la CGT.

Même si beaucoup mesurent mal les enjeux internationaux du syndicalisme, il faut noter que la CGT (sa direction en fait) a rejoint la CES (Confédération des syndicats européens) puis la CSI (Confédération Syndicale Internationale), intégrées aux systèmes libéraux européen et mondial. La CES et la CSI ne mobilisent pas les masses au niveau de l’Europe, chose qu’elles pourraient se permettre car presque tous les syndicats européens y sont affiliés. Elle n’utilise pas sa force et c’est ce que le Capital attend d’elle. Beaucoup de travailleurs font encore confiance à la CGT car ils savent que c’est quand elle était puissante et de classe qu’ils ont obtenu des acquis.

Est-ce une stratégie de combat de signer des documents muselant les autres syndicats, se faire féliciter par Sarkozy lui-même, casser la grève des cheminots pour soi-disant la reprendre ensuite, élaborer une « privatisation à l’essai » des ports, se faire espionner pour se donner des airs de rebelles alors que l’on rencontre le pouvoir à sa demande et en très petit comité ?! Et que l’on dénonce les subterfuges, les manœuvres et les mensonges du gouvernement 15 jours avant les vacances !

Certains travailleurs ont le courage et la volonté de voir que la direction de la CGT négocie en réalité la perte des acquis sociaux, en échange d’une représentativité accrue qui ne servirait d’ailleurs pas les travailleurs. Le mouvement ouvrier a déjà rencontré de tels phénomènes de liquidation et de trahison. Mais ce qui est nouveau c’est que la liquidation n’est plus seulement idéologique mais qu’elle affecte les acquis et les conquêtes des travailleurs. L’anticommunisme a été la première étape ; maintenant désarmés les travailleurs perdent tout.

De nombreuses organisations de la CGT contestent la ligne, la politique de la direction. Elles commencent à se trouver sur le chemin de la direction vers la capitulation de classe qui veut les remettre au pas de la liquidation des conquêtes sociales. Il existe même des dirigeants qui présentent toujours la CGT comme un syndicat de lutte de classes lorsqu’ils sont en représentation à l’étranger, présentant la stratégie de la direction de la CGT comme une simple tactique de repli. N’est pas « l’orchestre rouge » qui veut.

Ce qui manque et ce qui est difficile, c’est la possibilité de regrouper les camarades pour combattre à la fois l’offensive du Capital, de Sarkozy contre les droits des travailleurs et la politique de la direction de la CGT qui temporise, multiplie les journées d’actions et de grèves parcellisées, saucissonnées, pour arriver aux vacances sans avoir fait grandir le mouvement social, l’avoir rendu plus puissant que la simple mobilisation spontanée des militants et sympathisants.

Si les millions de salariés de ce pays qui voient leur pouvoir d’achat fondre au soleil des profits du capital, leurs droits sociaux pulvérisés dans tous les domaines (santé, statuts, emploi) avaient une direction de la CGT qui galvanise leur mobilisation, les entraîne dans la lutte, analyse les failles du pouvoir dans lesquelles elles pourraient s’engouffrer pour l’affaiblir et le faire céder, le mouvement social serait bien plus efficace pour répondre aux attentes de la classe ouvrière.

L’antenne française de la FSM est à la disposition de tous les travailleurs qui rejettent cette politique de liquidation et veulent travailler à en imposer une nouvelle plus conforme avec la tradition historique de la CGT et aux intérêts de la Classe Ouvrière.

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